Ça veut dire quoi être une personne intersexe ?
Quand on est intersexe, les caractéristiques physiques ou biologiques du corps ne sont pas exactement celles qui correspondent à la catégorie homme ou la catégorie femme. Ces différences sont appelées des variations. Elles sont naturelles et elles existent depuis toujours. Elles sont majoritairement sans conséquences pour la santé.
Qu’est-ce qui se passe de différent chez une personne intersexe ?
Il existe de nombreuses variations qui sont visibles ou invisibles. Une personne intersexe peut avoir une seule variation ou plusieurs. Cela peut concerner les organes génitaux, les gonades, les hormones, les chromosomes ou les organes reproducteurs.
Exemples de variations :
- une production d’hormones particulière, par exemple un taux de testostérone élevé chez une femme ;
- un nombre de chromosomes sexuels plus élevé (3 au lieu de 2, par exemple) ;
- un système reproductif différent, comme ne pas avoir de vagin ou d’utérus mais avoir des ovaires, ou avoir l’urètre au-dessous du pénis et non au-dessus .
Les organes génitaux et reproducteurs
Est-ce que je suis intersexe ?
Tu es peut-être intersexe (on dit aussi intersexué-e) sans le savoir. Car on peut découvrir son intersexuation à la naissance, à la puberté, à l’âge adulte… ou jamais !
Il y a beaucoup plus de personnes intersexes que tu ne le penses. Environ 1 à 2 personnes sur 100 sont intersexes. Cela veut dire que tu en as certainement déjà croisé dans ta vie sans le savoir.
C’est quoi la différence entre intersexe et non-binaire ?
L’intersexuation concerne les caractéristiques biologiques (ton corps), alors qu’être non-binaire concerne l’identité de genre (le genre auquel tu t’identifies). Tu peux être intersexe et être un garçon ou une fille. Tu peux aussi être intersexe et ne te sentir ni fille ni garçon, c’est-à-dire non-binaire. Être intersexe est différent de la transidentité et de l’orientation sexuelle.
Les genres et les orientations
Pour en savoir plus sur la non-binarité, la transidentité ou encore l’orientation sexuelle, tu peux consulter la rubrique dédiée aux genres et aux orientations !
Être intersexe, c'est grave ?
Être intersexe c’est naturel et ce n’est pas grave. D’ailleurs, la plupart des personnes intersexes sont en bonne santé. Quand l’intersexuation est découverte à la naissance, les médecins proposent souvent aux parents une intervention médicale ou une opération. Elle a pour but de rendre le corps plus conforme aux caractéristiques féminines ou masculines courantes. Mais cette intervention médicale n’est souvent pas nécessaire pour la santé. C’est important de laisser la personne intersexe décider de ce qu’elle veut faire sur son corps. Si tu es une personne intersexe et qu’on veut t’opérer à cause de ça, tu peux accepter ou refuser, même si tu es mineur-e. C’est ton droit.
Les personnes intersexes peuvent avoir une vie parfaitement normale, épanouie, avoir des relations sexuelles si elles le souhaitent et du plaisir.
J’ai des questions sur l’intersexuation : à qui en parler ?
Tu peux te rapprocher de communautés de jeunes intersexes. Beaucoup parlent de leur intersexuation sur les réseaux sociaux de façon très positive ! Tu peux trouver sur internet des communautés pour poser tes questions.
Pour trouver les bons groupes, tu peux, par exemple, utiliser le chat du site ou contacter par téléphone Fil Santé Jeunes, 7 j/7 de 9 h à 23 h au 0 800 235 236 (gratuit même d’un smartphone). En France, il y a une association spécialisée qui aide les personnes intersexes dans leurs démarches médicales si elles ont besoin d’un soutien. Il s’agit du CIA-OII (Collectif Intersexe Activiste – OII France).
Tu peux aussi en parler avec ta famille ou tes ami-e-s les plus proches. Mais tu n’es pas obligé-e, c’est ton intimité, c’est à toi de voir.
On se moque de moi parce que je suis intersexe
Si tu es victime de moqueries ou de discriminations parce que tu es intersexe, ce n’est pas de ta faute. C’est ce qu’on appelle de la discrimination et c’est interdit par la loi. Tu as le droit de porter plainte auprès d’un commissariat ou de la gendarmerie. Tu peux en parler à une association (comme LÉIA est là ou Fil Santé Jeunes) ou à un-e adulte dans lequel/laquelle tu as confiance.